Ce matin, le hall de la gare d’Amiens a quelque chose de différent. Comme un mélange de nervosité contenue et de sourires trop larges pour être complètement paisibles. Le grand départ vers Cannes est enfin là, et les émotions sont palpables.
Derrière les valises et les badges fraîchement imprimés, il y a surtout des regards. Ceux des parents, inquiets et fiers à la fois. Ils ont tout donné, depuis des mois, pour accompagner chaque traitement contre le cancer de leur enfant, chaque douleur, chaque victoire aussi. Et voilà qu’aujourd’hui, ils confient leur enfant à l’aventure. Une aventure hors du commun, une parenthèse lumineuse loin de l’hôpital.
Chez les cinq Étoiles : Sofia, Margot, Matéis, Erwan et Tom, on lit aussi un mélange subtil d’excitation, de fébrilité et d’appréhension. Certains n’avaient jamais quitté leur famille depuis le début de leur maladie. Pour Matéis, c’était même le tout premier voyage en train de sa vie.

accompagnés par Alexandre et Janny
Le voyage se déroule en deux temps : un TER matinal jusqu’à Paris, puis un TGV vers la Méditerranée. Si le cœur bat fort à chaque étape, c’est dans le métro parisien que l’aventure se révèle plus rude. L’accessibilité y est encore trop souvent une promesse non tenue, et les escaliers, nombreux et brutaux, mettent à rude épreuve la mobilité de Matéis, en fauteuil roulant. Grâce à l’énergie du groupe, et à la solidarité naturelle entre les accompagnants et les adolescents, ce moment est dépassé sans plainte, avec la même détermination que celle qui les anime depuis le début.
Dans le train, les visages se détendent peu à peu pendant le repas sur le pouce. Quelques éclats de rire partagés, et le voyage prend des airs de colonie. Le paysage défile, et avec lui, les pensées trop lourdes.
Les premières heures de cette nouvelle édition des Étoiles sont déjà une victoire.
Et puis, apparaissent quelques bouts de mer bleue et les premiers palmiers. L’arrivée en gare de Cannes. Le soleil, le tumulte joyeux des quais, les panneaux du Festival qui scintillent déjà sur les façades.
Ils sont là. Les Étoiles sont arrivées.
Ils nous soutiennent
