Pour clôturer cette journée du mardi 20 mai, nos Étoiles ont assisté à une séance un peu à part. Pas de grandes conversations à la sortie, ni d’éclats de rire sur le retour… mais un silence presque méditatif. C’est que Tenshi no Tamago (L’Œuf de l’Ange) de Mamoru Oshii interroge.
Projeté en version restaurée au Cinéma de la Plage dans le cadre du Festival de Cannes, ce chef-d’œuvre de 1985 nous a enveloppés dans son univers onirique, baigné d’ombres, de silences et d’étrangeté.
Faute de places sur les transats, nous avons pris place aux abords de l’écran géant, profitant néanmoins d’un son limpide et d’une image d’excellente qualité. Une autre manière de vivre cette expérience sensorielle, presque intérieure.
Une œuvre rare, entre rêve et mélancolie
Tenshi no Tamago est né de la collaboration entre le réalisateur Mamoru Oshii (Ghost in the Shell) et le dessinateur Yoshitaka Amano (Final Fantasy, Vampire Hunter D). Le film ne ressemble à aucun autre. Il raconte la rencontre silencieuse et mystérieuse entre une jeune fille qui veille sur un œuf, persuadée qu’il renferme un ange, et un garçon à la recherche d’un oiseau aperçu en rêve. Dans une ville en ruine, engloutie sous les eaux, les deux errent, se croisent, s’apprivoisent… jusqu’à ce que le garçon brise l’œuf, comme on fracasserait une illusion.
Sans dialogue explicite, sans narration linéaire, Tenshi no Tamago se déploie comme un poème visuel et sonore. Un conte métaphysique sur la foi, la solitude, la fin d’un monde, ou peut-être d’une enfance.
Un film qui laisse une trace
Pour certaines de nos Étoiles, cette projection fut un dépaysement total. Pour d’autres, une invitation à ressentir plutôt qu’à comprendre. Et tous ont perçu l’importance de découvrir des œuvres qui bousculent les repères, qui invitent au silence, à la contemplation. Des œuvres qui ne cherchent pas à séduire à tout prix, mais qui plantent une graine. Celle du doute, de la poésie, ou simplement de l’ouverture.
Ils nous soutiennent
